Guillaume Canet est un étrange animal du 7ème art. Un peu comme le vilain petit canard du cinéma français, qui après avoir vaguement convaincu en tant qu’acteur s’est ensuite tourné vers la réalisation pour se faire taper dessus plus encore avec Mon Idole, Blood Ties ou encore les si contestés – que j’adore personnellement – Petits Mouchoirs, exit Ne le Dis à Personne, où il a pu dévoiler toute l’étendue de son talent pour le thriller. Un boulevard d’envies traduites en réalisations toutes aussi inégales les unes que les autres, aux humeurs tout aussi différentes, mais toujours accueilli tièdement par le public français…
Guillaume Canet, c’est aussi ce mec qui vit dans l’ombre de sa femme à la carrière internationale, troublé par l’idée de devenir, la quarantaine sonnante et trébuchante, un acteur rangé du côté des anciens, trop vite remplacé par ces Pierre Niney et autres Gaspard Ulliel. Et d’ailleurs, il n’aurait pas tort, à en croire les 15 petits vieux présents dans ma salle de cinoche pour contempler ce curieux spectacle basé sur la vie de Guillaume Canet, sobrement intitulé Rock’n Roll.
Il est certaines histoires qui valent le détour, surtout dans le cas où le 7ème art cherche à se flinguer, ce que Guillaume Canet a donc entrepris ici en opérant une furieuse satire du showbiz et du cinéma. Ainsi, la façon dont cet acteur rangé cherche par tous les moyens à rester Rock’n Roll donne lieu à des scènes cocasses. Rien de tel que l’autodérision made in Canet/Cotillard dans le genre. Ça paye toujours ! Du moins, au début.
De la satyre au malaise
Parce qu’ensuite, le problème, c’est que ça dure mille ans ! Du coup, plus le film avance, plus ça vire au malaise. Et on ne comprend pourquoi qu’à la fin, dans les méandres du showbiz, au firmament de la morale à la Canet. Ne cherchez rien de positif dans ce récit, car c’est très justement ce que cherchait à accomplir Canet, quitte à en absoudre le plaisir.
Car de divertissant, le récit vire au malaise. Un peu comme la carrière de Christian Clavier. A ce compte-là vous me direz, autant faire jouer Christian Clavier… Non, je vous rassure, le film n’est pas aussi mauvais que ça, et regorge d’acteurs jouant leur propre rôle, côté plutôt sympathique du film. Mais là encore, le problème survient dans la caricature lourdingue des caractères, et on n’a même plus envie d’y croire au bout d’un moment.
de Rock’n Roll que le nom…
Reste tout de même cette séquence plutôt cool avec Johnny Hallyday, l’icone absolue du rock’n roll, le vrai. Mais tenez-vous le pour dit, c’est assurément ce qu’on aura de plus rock dans Rock’n Roll, auto-biopic satirique et malaisant, qui ne contentera que les amateurs de films un peu louches, et des films avec Gilles Lellouche.