Que reste-t-il de la fougueuse et Folle Histoire de Max et Léon ? Quelle suite donner au très simplet mais non moins sympathique Les Vedettes ? Quel nouveau support de jeu proposer au Palmashow pour y répandre leur alchimie légendaire ? Tentative de réponse avec Bonne conduite, proposition moite et inégale sur fond de prévention routière (oui oui, j’ai écrit “prévention routière”).

Il y avait de l’idée. Et une plutôt bonne en celle de voir une formatrice de stage de récupération de points se muer en serial killeuse la nuit pour bouter hors de la chaussée tous les chauffards de Bretagne (à ce stade, le principe est d’autant plus intéressant qu’il est inédit).

Cette idée, comme ses victimes, s’est vue renverser pour venir se fracasser en un curieux mélange, au mieux intriguant, au pire maladroit : une comédie noire, tendance bipolaire, qui répond autant à l’ambition de faire rire que de ressembler à un revenge movie de genre façon Titane. A ce petit jeu-là, il faut bien avouer que certaines séquences sont assez séduisantes, à commencer par la scène d’introduction.

Sauf que, très vite, le film s’encombre de fausses bonnes idées, bégaye sur des scènes pataudes, se heurte à des problèmes de script, sabote sciemment les temporalités, s’éternise à tort sur des personnages trop caricaturaux. Sans parler des trop nombreux accidents visuels : là, un contre-jour malencontreux, ici, une explosion juste dé-gueu-lasse.

Bonne conduite & route Barré

Malgré tout l’amour qu’on lui porte et toute l’énergie qu’elle met dans le rôle, la lumineuse Laure Calamy n’y changera rien. Sauf peut-être cette séquence d’abandon de bagnole foireux en jump cut, tout bonnement hilarante. Quant à David Marsais et Grégoire Ludig en duo de flics lunaires, ils font ce qu’ils peuvent avec les vannes qu’on leur file. Et en fin de compte…ils y arrivent quand même eux aussi !

De là à dire que la seule présence du Palmashow au casting suffit à vendre un film de Jonathan Barré – dont Bonne Conduite est la première réalisation purement solo – il n’y a qu’un pas.

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