Il y a des signes qui ne trompent pas, comme la présence de François Civil au casting d’un film en 2019, ou bien le retour d’un jeune réalisateur parfaitement à l’aise dans l’art de délivrer plein de bons sentiments avec une caméra. Et oui me voilà pourfendeur de la romcom française. Un milieu où vous allez le voir tout le monde se croise, et où c’est franchement pour le mieux. Après avoir trouvé son public en 2012 avec Comme des Frères, puis ému la France avec Demain tout commence en 2016, Hugo Gélin part à la rencontre de Mon Inconnue. Une comédie romantique qui fleure bon le printemps et réunit avec bonheur François Civil et Joséphine Japy dans les rôles de Raphaël et Olivia.
Lui auteur à succès, elle pianiste émérite, un couple qui a tout pour être heureux quand soudain, l’égoïsme de Raphaël le propulse dans un monde parallèle. Une vie dans laquelle il n’est plus celui qu’il était et surtout, où Olivia n’est plus sienne…
Une impression de déjà vu
Alors tout de suite on se dit en voyant Mon Inconnue que c’est du resucé. Parce que oui l’histoire du mec qui se réveille du jour au lendemain dans un monde parallèle où sa vie n’est plus la même, c’est du déjà-vu. Un peu comme Family Man, un classique des films de Noël paru en 2000 avec Nicolas Cage. Et puis, qu’on se le dise, la comédie romantique qui nous ressert à tire-larigot les mêmes schémas narratifs chaque année, ça n’a plus de sens au bout d’un moment tant c’est prévisible.
Oui sauf que ça marche quand même quand on a la présence d’esprit de mixer les bons ingrédients, et de réfléchir un tant soit peu à la façon dont on va les accorder. Et puis, il faut dire qu’Hugo Gélin a mûri entretemps, en produisant une real plus adulte, plus léchée, plus attentive avec un travail conséquent sur la composition de l’image et la photographie.
Du beau monde à la manœuvre
Il s’arroge enfin les services d’Igor Gotesman à l’écriture. Acteur bancal mais auteur efficace à qui l’on doit le déjanté Five en 2016. Un film de potes un peu tiré par les cheveux qui avait néanmoins procuré son petit effet. Au casting, on comptait alors Pierre Niney qui portait ce film en compagnie d’un certain François Civil. La nouvelle coqueluche du cinoche français qui enchaîne les bons films comme il pourrait prendre le bus, parfaitement à sa place dans ce dernier long-métrage. Et puis surtout, il y a…elle.
Vous vous rappelez quand je disais que Mélanie Bernier était la plus belle femme du cinéma français dans Un Peu Beaucoup Aveuglément, de Clovis Cornillac ? Parce que maintenant il y a Joséphine Japy, son regard mutin, sa jolie frimousse, son sourire ravageur, son inexplicable beauté, son jeu parfaitement réaliste et sa présence folle à l’écran…
De la puissance comique chez Mon Inconnue
Pour compléter le duo, on trouve Benjamin Lavherne, zébulon fou au débit mitraillette – nommé aux Césars 2020 pour sa prestation – qui décuple le potentiel comique du film à chaque apparition. Clin d’œil à la séquence Jean-Pierre Lepêcheur qui m’a valu un joyeux fou rire. Un talent issu de la Comédie Française et entrevu dans Radiostars de Romain Lévy, autre belle empreinte de dynamisme dans les dernières créations françaises.
Je le disais déjà il y a 5 ans, je le dirai encore dans 5 autres : la French Comedy est loin d’avoir dit son dernier mot. Et des talents, elle en a tant à revendre qu’Hollywood n’a rien à lui envier, si ce n’est le charme à la française. Car Hugo est de ces jeunes talents qui mettent du cœur dans leurs réalisations. Fils du producteur Xavier Gélin et petit-fils de l’acteur Daniel Gélin, le gamin a ça dans le sang. Et le prouve une fois encore avec Mon Inconnue.