Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.
Autant vous l’avouer, je suis sorti K.O de ce film. Pour sa puissance, sa spontanéité, et son audace. K.O.
La force de Divines est d’osciller entre une humeur presque poétique, pour illustrer les rêves de l’héroïne, et le caractère violent de la triste réalité de la vie en cité. C’est précisément ce qui confère au film son réalisme, et qui témoigne du cercle vicieux dans lequel la jeunesse des banlieues est embourbée. Mention toute particulière à l’interprète principale : Oulaya Amamra, qui fait preuve d’une maturité ébouriffante tout au long de ce drame, et rallie la grâce à la violence d’un seul regard. Retenez-bien ce nom, nous le reverrons !
Côté mise en scène, la caméra de Houda Benyamina n’en finit plus se faufiler – avec brio – dans les recoins d’une cité en proie au doute, comme pour témoigner d’un système instable où les jeunes demeurent en quête de repères, et dans lequel l’éducation est trop fébrile pour apparaître comme un refuge stable.
Récompensé d’une Caméra d’Or à Cannes en 2016, Divines jouit également de la complicité de ses 2 héroïnes, de son écriture affûtée, du jeu impeccable de ses acteurs, sans oublier son humeur délibérément féministe. Un drame touchant qui nous percute en plein cœur, et nourrit notre réflexion quant au débat social et à la vie dans les cités. Film coup de poing, certes, mais film divin, avant tout.