Personne ne l’avait vu venir, et d’un coup, d’un seul, telle une vergence dans la force, Baby Yoda est apparu, à la dernière seconde du pilote de The Mandalorian. Véritable coup de poing médiatique, déferlant sur nos réseaux, objet parfaitement symbolique de la viralité de notre siècle. Un coup de com pensé par Disney comme un hameçon vers la toute première série Star Wars en prise de vue réelle, elle-même produite en tant que produit phare de la nouvelle plateforme de streaming de Disney +.
Un coup de génie dont on aurait pu penser qu’il était façonné pour minimiser les critiques du premier épisode. Forcément, vu l’armée de fanatiques qui attendait derrière, mordus de cosplay, plume levée ou tweet à l’affût. Et pourtant, malgré un rythme un peu plan-plan et une intrigue pliée en moins de 20 min, rien ne nous a jamais fait douter devant The Mandalorian tant le résultat était bon, à défaut d’être excellent.
A la technique, c’est Michel (enfin, John)
A y regarder, rien n’a jamais fait vaciller Jon Favreau, rompu aux adaptations live sur grand écran (Iron Man, Le Livre de la Jungle, Le Roi Lion). Des créations inégales mais toujours sympathiques qui ont su faire leurs preuves au Box-office. Allant jusqu’à tourner la quasi totalité de ses plans dans une studio circulaire construit sur-mesure (voir vidéo ci-dessous), et prouvant aux plus sceptiques d’entre nous que la technique sait offrir de belles choses quand elle est bien maîtrisée.
Mieux : il parvient à provoquer notre attachement pour un héros qu’on ne connaît pas, et dont on ne voit à aucun moment le visage (ou presque), bousculant les honneurs dont bénéficiait jusqu’alors Boba Fett de la part des fans. Un personnage dont tout l’intérêt réside dans le tiraillement intérieur entre un respect absolu des règles établies par son groupe d’appartenance (« This is the way ») et son insoutenable nature humaine qui le poussera plusieurs fois à s’en affranchir. Voilà un gus qu’on a envie de suivre.
Et tant qu’à faire, faisons-le dans de nouvelles contrées, à la rencontre de nouvelles espèces, de nouveaux amis et de nouveaux opposants charismatiques (Giancarlo Esposito <3). Une garnison de seconds rôles, humains comme droïdes, dont pas un seul ne déçoit. Le tout s’assemble en une saison efficace, qui sait doser ses humeurs, travailler ses personnages et rythmer les attentes de son public.
Prime à l’embauche pour Disney +
A l’arrivée, force est de constater qu’avec The Mandalorian, la maison aux grandes oreilles offre un fer de lance crédible à sa nouvelle plateforme streaming, donc la pleine puissance n’est pas encore atteinte, disons-le clairement. On n’en attendait pas tant, et maintenant, on en redemande. La suite en octobre sur Disney +. On se revoit à l’occasion 😉