Après le naufrage How I Met Your Dad sur CBS en 2013, voici enfin venir le spin off d’How I Met Your Mother tant attendu, renommé pour l’occasion en How I Met Your Father et produit par Hulu. Même concept, 20 d’écart, et une pression folle pour la sitcom de tous les défis…

Quand la série créée par Craig Thomas et Carter Bays est parue en 2005, on ne pouvait s’empêcher de la comparer à Friends, dont elle est la franche et honorable héritière. Elle avait cependant pour elle un concept fort, une bien meilleure gestion du rythme, un discours politique plus présent et – surtout – un atout comique sans précédent en la personne de Barney Stinson. Des atouts qui, malgré une clôture décevante, ont hissé HIMYM au rang de culte. Voilà pourquoi dix-sept ans plus tard, le jeu des sept différences semble inévitable…

I DID IT MY WAY

Si l’hommage à la grande sœur ne se suffit – pour le moment – qu’à quelques clins d’œil discrets (le même appartement redécoré, deux épées accrochées au mur, une incursion du Captain, Becky “Boats” et Cobie Smulders en fin de saison 1), il semblerait que la série produite par Disney + préfère abattre ses propres cartes plutôt que de vivre dans l’ombre de celle dont elle s’inspire. Et elle fait bien !

Son atout principal ? Son ancrage temporel et sociétal. Portée par un métissage culturel et social sans précédent dans l’univers de la sitcom (Latino, Blancs, Indo-américains, Asiat gay, Britannique), How I Met your Father ne rate jamais une bonne occasion d’exploiter les dérives du numérique (Youtube, Tinder, selfie, Uber) pour faire valoir sa place. Série post #MeToo oblige, elle en profite aussi pour épingler des situations de harcèlement moral en milieu professionnel.

Si les intentions d’HIMYF sont louables, le pouvoir comique de la série se fait encore attendre à l’issue de cette première saison. En cause : des dialogues bateau, des blagues qui ne prennent pas, et une batterie de personnages trop peu colorés dont seul Charlie, le sémillant expatrié britannique, parvient à tirer son épingle du jeu. Très clairement la faute à une écriture mollassonne, mais aussi à des interprétations douteuses de la part de certains (Jesse, Ellen, Sid). N’est pas Neil Patrick qui veut, certes.

WAIT FOR IT…

Si How I Met Your Father doit encore faire des preuves pour le moment, elle a au moins le mérite de redorer le blason de sa grande sœur, définitivement culte quoi qu’on en dise. Reste à voir si la petite nouvelle prendra la mesure des critiques en saison 2, qui comportera cette fois-ci 20 épisodes. Wait & See…

*Épisodes vus : 10/10

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