Une adaptation de série B est-elle soluble dans une industrie qui en regorge plus que de raison ? Avec Michel Hazanavicius, la réponse est toujours oui. En ce mois de mai qui voit le retour de Cannes après deux ans de pandémie, c’est Coupez !, film d’ouverture du festival, qui offre au cinéaste son retour dans le game. Par où commencer ? La genèse ? Allez !

Ne coupez pas !

En 2017, les cinéphiles de tous horizons découvrent Ne Coupez Pas !, une comédie horrifique japonaise réalisée par Shin’ichirō Ueda mue par un concept des plus alléchants : Une équipe décide de tourner un film de zombies en un seul plan-séquence dans un vieil entrepôt abandonné. La situation dégénère lorsqu’elle rencontre de véritables zombies qui les attaquent…

En 2020, Michel Hazanavicius, meilleur pasticheur de sa génération, s’empare du projet et rajoute une couche supplémentaire dans la mise en abyme : un film dans un film, lui-même dans un film (inspiré d’un autre film, du coup). Le résultat ? Grandiose ! Toujours avide de références en tous genres depuis la Classe Américaine, le cinéaste multiplie non sans un malin plaisir les hommages à la série B et aux films japonais en un espèce de film-concept faussement maladroit et totalement déjanté. Un joyeux bordel auquel s’adonnent volontiers Romain Duris, Bérénice Béjo, Finnegan Oldfield et consorts.

Coupez !

Ne partez pas !

Petite facétie inhérente au concept du film : Coupez ! démarre avec un plan-séquence d’une demi-heure en mode série Z. Passé ce premier tiers pour le moins étrange, ce n’est que dans les deux restants que les pièces du puzzle s’assemblent et que les rires éclatent. Célébrant au passage les coulisses du cinéma et la confection collective d’une œuvre filmée.

Oui, car c’est toujours en regardant le cinéma par le petit bout de la lorgnette que Michel Hazanavicius s’y épanouit le mieux. Après 3 rencontres plus ou moins difficiles avec le public (The Search, Le Redoutable, Le Prince oublié) et un troisième OSS 117 – malheureusement – légué à autrui, son dernier né ravive enfin la flamme comique du cinéaste français, et ça fait doublement du bien…

Leave a comment