Sonia, 17 ans, a failli commettre l’irréparable en partant en Syrie pour « garantir » à sa famille une place au paradis. Mélanie, 16 ans, vit avec sa mère, aime l’école et ses copines, joue du violoncelle et veut changer le monde. Elle tombe amoureuse d’un « prince » sur internet. Comme elle, des dizaines d’adolescentes croisent un jour la route de l’embrigadement… Pourraient-elles en revenir ?
Comme Nuit et Brouillard en son temps, mais dans un tout autre style, Le Ciel Attendra est aussi impactant par sa réalisation que pour son vibrant écho à l’actualité : la radicalisation des jeunes adolescents français. Il est doté d’un réalisme fou et d’une interprétation bluffante, Noémie Merlant en tête, sans oublier Sandrine Bonnaire et Clothilde Courau. Un jeu à la fois sincère et troublant qui apparaît comme la principale qualité du film. Et de qualités, ce film en regorge…
La caméra de Marie-Castille Mention-Schaar, qui avait déjà fait fait son petit effet pour son film Les Héritiers, suit, tel un témoin silencieux, la vie de ces jeunes filles. L’une sur la route de l’embrigadement, l’autre en voie de dé-radicalisation. Chaque plan jouit d’une photographie particulièrement travaillée : quand les couleurs de l’une s’assombrissent, l’autre voit son ciel s’éclaircir. Un exemple parmi tant d’autres d’un travail étoffé sur la réalisation, et qui justifie d’un investissement allant au-delà de la qualité artistique dont ce film est porteur.
Propos politique mis à part, Le Ciel Attendra est un film d’une puissance phénoménale qui trouvera toute sa place dans les collèges et les lycées, mais qui se doit d’être également par tout parent ou futur parent. Indispensable, il va sans dire…