Ouvert la Nuit, c’est le film qui se fout de ta gueule. Non. Ouvert la Nuit, c’est Édouard Baer. Voilà c’est ça. C’est le mec en film. C’est la version long-métrage de lui-même. C’est un film sur un mec qui se balade. C’est un film qui se balade. Un road-movie qui s’assume pleinement, à coup de plans-séquence exploratoires, comme pour illustrer la personnalité virevoltante, bohème et animée de son réalisateur, libéré et toujours en mouvement.
Le plan-séquence, pour ne citer que cet exemple, illustre à merveille la personnalité virevoltante, bohème et animée du réalisateur.
C’est ainsi, à travers ce ton libéré, ce scénario décomplexé et ces dialogues légers, que le film se balade avec une franche désinvolture dans la capitale sans trop de cohérence, un peu à l’image de son héros, à la fois opportuniste et sympathique, souvent égoïste mais toujours chaleureux, se laissant errer dans les rues au gré des rencontres, préférant abolir les frontières entre les classes plutôt que de se résoudre à rémunérer les salariés du théâtre qu’il dirige.
Un film pétillant, qui ne cherche jamais l’hilarité, mais seulement le petit rire amical, celui qui pardonne, en fin de compte, à Edouard Baer, de faire valoir son virevoltant optimisme au détriment du rationnel au point que le film se termine sans trop qu’on sache comment, mais avec la certitude d’avoir passé une sympathique nuit illuminée de rencontres.
Et si tout cela n’était finalement qu’un prétexte pour Baer de contempler avec béatitude le Paris nocturne, le Paris cosmopolite, le Paris vivant, le Paris multiculturel, le Paris improbable et soudain, le Paris du bourgeois comme du mendiant, le Paris du Montreuil comme celui des quais de Seine, le Paris discret, mais chaleureux, le tout-Paris ? Le Paris que l’on aime, somme toute. Parce que, si c’est le cas, c’est réussi.
Synopsis d’Ouvert la nuit
Luigi a une nuit pour sauver son théâtre. Une nuit pour trouver un singe capable de monter sur les planches et récupérer l’estime de son metteur en scène japonais ; une nuit pour regagner la confiance de son équipe et le respect de sa meilleure amie – qui est aussi sa plus proche collaboratrice… et pour démontrer à la jeune stagiaire de Sciences Po, tellement pétrie de certitudes, qu’il existe aussi d’autres façons dans la vie d’appréhender les obstacles…
La capitale vue par les autres
Envie de visiter Paris ? Cédric Klapisch en a fait un personnage à part entière dans Deux Moi, film essentiel sur nos sociétés en mouvement et, Klapisch oblige, sur nos relations sociales en 2020.