Décidément trop discret devant comme derrière la caméra, Bruno Podalydès propose avec Les 2 Alfred une comédie légère et truculente articulée autour d’un pitch simplissime : Alexandre, la cinquantaine, deux enfants, se retrouve embauché par une start-up moderne à la Google avec comme rule number 1 : no children !
Ce scénario d’une simplicité enfantine et sans rebondissements aucun n’entrave en rien l’intention première du film : égratigner l’univers des startups et moquer les nouvelles pratiques induites par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Car à ce compte-là, tout y passe : uberisation des pratiques, drones mania, voitures autonomes, intelligence artificielle, montres connectées, vapotage excessif, appli dépendance, anglicismes à outrance, potagers partagés, conf calls assommantes, management horizontal…
Autant de nouvelles pratiques 2.1 aussi cool en apparence qu’absurdes à l’usure, que le réalisateur de Bancs Publics, Adieu Berthe et Bécassine choisit de moquer gentiment à travers un humour corrosif et autour d’une Sandrine Kiberlain et d’un Denis Podalydès en pleine forme !
Bien conscient de la matière à disposition, Bruno Podalydès s’en donne à cœur joie, en se gardant bien de sombrer dans la satyre gratuite. Avec un sujet qui, là encore, n’a jamais eu autant de sens que depuis la généralisation du télétravail, l’explosion des pratiques numériques et la dépendance aux nouvelles technologies. A quand une suite en mode digital détox ?
Bonjour Les 2 Alfred, Adieu les cons !
Quand il s’agit de moquer le système et le tout numérique, Albert Dupontel n’est jamais très loin. On se souviendra pendant encore longtemps du bulldozer Adieu les cons, césarisé à raison en mars dernier. L’immanquable de 2021, à coup sûr.