Le travail, l’originalité, la passion. Ainsi pourrait-on qualifier Valérie Lemercier réalisatrice. Parce qu’elle vient sans cesse nous surprendre avec des singularités comme Palais Royal, Agathe Cléry ou bien ici : Aline. Film hommage par excellence, lui aussi sujet à de nombreux reports, crise sanitaire oblige, mais devrait sans peine trouver son public.
A la seconde où démarre le film, un disclaimer précise “librement inspiré de la vie de Céline Dion”. Dès lors, nous savons que nous nous trouvons dans un jeu dans lequel tout est permis. Le pire comme le meilleur. Par chance, Valérie Lemercier possède l’adresse nécessaire pour ne tomber ni dans la tentation de la caricature, ni dans la facilité du biopic.
Moins un film sur la chanteuse que sur l’histoire d’amour qu’on connait tous, Aline est avant toute façon chose le film d’une groupie, qui témoigne d’un travail de documentation acharné sur son idole. A ce titre, il est un prétexte à la mise en lumière de ceux qui ont concouru à faire de la femme une légende à chaque instant de sa vie : son époux, sa mère, son père, son frère, sa sœur, son maquilleur… Questionnant en passant (et à juste titre) les difficultés de mener de front une vie de maman et une vie de superstar internationale.
Mais, car il y a un mais : il lui manque le vibrant, l’intense, le romantisme que nous évoquent les chansons de la star. On regrettera par exemple qu’il y ait si peu de scènes chantées, de grands moments de scène. Ici, les séquences de concert ne sont que des morceaux de vie passés en revue comme on tourne les pages d’une biographie. A entendre la voix de la chanteuse officielle du film (Victoria Sio), si fidèle à l’originale, on se dit que c’est bien dommage…
Parfaitement interprété et plutôt bien rythmé, Aline est un bon film (le plus sage de Lemercier). Mais il est encore trop lisse et trop sage pour prétendre se hisser à la hauteur de l’icône. Très certainement frustrés par le décevant J’irais où tu iras (2019) de Géraldine Nakache, ses fans, eux, seront conquis !