C’est un peu la mode depuis quelques temps. Chacun y va de sa petite production Netflix. Olivier Marchal y était donc logiquement destiné. Il vient ici avec Bronx, une infiltration dans les rangs de la BRI marseillaise, malmenée par la corruption ambiante et la guerre des gangs en présence.
Bref, un jeu de massacre à la française abonné aux clichés habituels : flics corrompus, mafieux sous tension, conflits d’intérêt entre les services, mises à pied de la brigade, blagues beauf, budget clopes unlimited, sans parler du flic qui fumes en regardant la mer avec vacuité. Un univers bégayant qui prête à sourire à force de se manger toujours les mêmes lieux communs à chaque film.
On a donc du pur Olivier Marchal dans l’esprit, l’intrigue et l’ambiance. Le tout délocalisé à Marseille, haut lieu des règlements de comptes par excellence, parcours obligé d’un réalisateur de polars. On est toutefois un (très) (gros) cran en-dessous des longs précédents sur le plan de la mise en scène et de l’écriture des personnages, qui de toute façon ne sont pas d’un charisme absolu non plus.
Et malgré toute l’estime que je porte à Lannick Gautry, n’est pas Auteuil ou Lanvin qui veut. Remarquez, ça change du rôle de vieux flic corrompu ou ancien patron de gang mafieux… Ah ben si, ils sont bien là : Jean Reno et Gérard Lanvin. Leur seul nom au générique a nettement plus de valeur que leur présence à l’écran, inopérante. Ils réussiront au moins à ramener les quinqua. Et pour tous les autres, il y a Kaaris. Oui oui.
Du reste, on se fout un peu de ce qui arrive aux personnages puisque ceux-ci ne sont pas très bien développés ni très écrits. Tous ont un peu l’air d’être là sans vraiment l’être, desservis par un récit plat, monocorde, aligné sur des interprétations en encéphalogramme plat, jusqu’à une fin qui n’a ni queue ni tête. Bonus : je crois que ce film explose le record du nombre de mecs qui se font flinguer dans un polar français.
Bronx n’est donc assurément pas une pièce d’orfèvre, mais fait rapidement le taf si on cherche un polar bien bourrin, injecté de testostéroné et mention beauf. Un sous-Marchal produit pour un public de niche. Un générique bateau du polar de ses grandes heures. Parfaitement calibré pour Netflix, donc.
Bronx or not too Bronx ?
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