Ce n’était qu’une question de temps avant que Tom Hanks offre ses talents au genre cinématographique le plus légendaire qui soit. Paul Greengass, l’un de ses réalisateurs fétiches, lui attribue enfin cet honneur dans La Mission en faisant de lui son Captain Kidd : un rapporteur public sillonnant l’Amérique post-guerre de Sécession pour lire la presse aux populations. En traversant les plaines du Texas, il croise le chemin de Johanna, une enfant capturée 6 ans plus tôt par la tribu des Kiowa, et se met alors en quête de la ramener dans son foyer...

Capter les maux d’une Amérique encore souffrante par le prisme de deux personnages que tout oppose, telle est l’intention de Paul Greengrass à travers ce western douillet, tranchant nettement avec le mood polar énervé qui lui a valu ses lettres de noblesse par le passé. Ainsi, passé la monotonie d’une mise en scène plutôt conventionnelle, le réalisateur de la trilogie Bourne troque la shaky cam pour un style beaucoup plus posé et nous gratifie de superbes panoramas dignes d’un docu National Geographic.

Western douillet

La puissance du western a toujours été sa résonance dans notre société contemporaine. La Mission s’inscrit tout particulièrement dans ce sillage en illustrant les fossés culturels et la manipulation de l’opinion. Et ce sans pour autant perdre de vue sa mission de divertissement grâce à quelques moments de suspense ma foi bien maîtrisés. On regrettera toutefois le côté hyper prévisible de l’intrigue et donc le manque d’originalité de l’ensemble…

La Mission n’est à l’arrivée ni plus ni moins que la capture d’une jolie rencontre par le prisme d’un western sympathique et tranquille. Œuvre prétexte autant que faire se peut à la dénonciation d’une Amérique meurtrie par ces inamovibles conflits raciaux. Mais prétexte surtout à bénéficier une fois encore de l’insondable talent de Tom Hanks, dont la seule présence suffit à sublimer n’importe quel film. Dîtes, ça fait un bail qu’il a pas eu d’Oscar non ?

La mission de Netflix

Gotta catch’em all ! C’est un peu ce qu’on se dit à chaque fois qu’un cinéaste iconique atterrit sur le catalogue de la célèbre plateforme de streaming. Paul Greengrass est de ceux-là, tout comme Aaron Sorkin, le talentueux scénariste de The Social Network et réalisateur plus récemment des Sept de Chicago (> lire la critique).

Leave a comment