Deux ans. Deux longues années à attendre Mourir peut attendre, devenu malgré lui le symbole de toute une industrie prise à la gorge par une crise sanitaire. No time for discussion, let’s talk about James Bond !

Straight to the point : Mourir Peut Attendre est un bon James Bond, un bon film d’espionnage, et un bon film de divertissement. Ouf ! Well done au regard du challenge que devait relever Cary Joji Fukunaga : dire adieu à Daniel Craig, faire prendre à la franchise le tournant de l’ère #MeToo tout en respectant la tradition des 007. A ce jeu là, le film est irréprochable : le cahier des charges est scrupuleusement respecté, de la vodka martini aux gadgets de Q en passant par l’inévitable « Bond. James Bond. ».

Et quel Bond, une fois encore ! Le quinquagénaire irradie comme jamais par sa simple présence à l’écran, bien servi par une caméra aussi précise que discrète. Il faut dire que le réalisateur de True Detective exploite avec professionnalisme ses protagonistes et ses environnements de jeu. Rien à redire donc sur le plan technique, excepté ⅔ abus niveau effets spéciaux.

Le Bond ne suffit pas

Soit, autant d’ingrédients qui font de Mourir Peut Attendre le 3e meilleur film de l’ère Craig derrière Skyfall et Casino Royale. Pourquoi seulement 3e ? Bullet time :

  • Une narration plutôt faiblarde à l’image d’un antagoniste certes bien incarné par un Rami Malek hypnotique, mais difficilement lisible dans ses intentions (quel est son leitmotiv ?)
  • Le film est extrêmement lent dans ses intentions : de nombreuses scènes semblent étirées plus que de raison. Ainsi, de précieuses minutes auraient pu être économisées sur les – déjà très longues – deux heures quarante du film.
  • Le film bégaie aussi pas mal à travers le personnage de Léa Seydoux notamment, qui était déjà là James Bond girl officielle du précédent. A contrario d’une Ana de Armas malheureusement trop peu exploitée.

Quelques handicaps, soyons honnêtes, qui gêneront essentiellement les plus cinéphiles d’entre nous…et la presse, sans surprise. Du reste, peu de choses à reprocher à la der de Craig, bien charpentée, riche en surprises, divertissante à bien des égards, et hommage somptueux au meilleur des Bond.

A présent, bien malin celui qui pourra présager de l’avenir de la plus vieille franchise de l’histoire du cinéma, désormais entre les mains d’Amazon depuis le rachat de la MGM, forcée d’adapter son héros dans un monde post #MeToo dans ce qui ressemble de plus en plus à un Bond Cinematic Universe. Un joyeux bordel dont Daniel Craig n’aura plus à se soucier. Voilà au moins une chose qui ne fait aucun doute : il est, à ce jour, le meilleur interprète connu du commandeur Bond. Mission accomplished!

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